Cours d’encrage galactique !

C’est quoooi l’encrage, me demande t’on souvent. Pour beaucoup de gens, ce mot est inconnu. Pour les moins initiés, ça signifie repasser son dessin à l’encre noire.

Pour les dessinateurs, encrer c’est « finir » son dessin, apporter de la profondeur au trait, developper les contrastes, détailler ou enlever des zones, etc… Voici comment je travaille, moi, Yop! sur une illustration du Ranger Galactique et de son ami Bulgor de Juros-Santirus.

-1 Tout d’abord faites votre crayonné. Simple (pas comme moi) ou fourmillant de lignes (comme moi), vous devez le faire en ayant déjà l’étape de l’encrage en tête. Exemple : je ne m’amuse pas à colorier mes grandes zones noires au crayon gris. Je ne dessine pas tout en détail non plus, je laisse un espace de liberté pour plus tard. Je pose juste les bases de mon dessin et de la composition de cette image.

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-2 Le matériel. En général, j’utilise ces outils. Deux feutres noirs fins, de taille de mine différentes (0,5 et 0,1mm), un stylo a encre blanche (très très utile !) et un feutre-pinceau rechargeable (cartouche d’encre de Chine). Le reste, crayon gris HB, gomme, taille-crayon et papier banal pour imprimante.

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-3 Et c’est parti ! J’attaque au pinceau. Le pinceau permet de très belles variation de trait, est rapide pour remplir les grandes zones noires en détail mais c’est un maître exigeant. Appuyez trop fort et vous faites un paté, arrêtez vous et vous brisez votre ligne, tremblez et votre trait devient immonde… Comme dit Moëbius, « avec le pinceau, il faut danser sur le papier.

Le trait plus ou moins épais permet de donner plus ou moins de profondeur, de créer de la perpective, du volume. Il permet aussi de séparer les plans. Plus c’est près, plus c’est gros. Et notez que je ne repasse pas tous mes traits gris. Certains servaient juste à la construction de mon dessin.

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-4 J’ai d’abord encré les lignes principales de mon dessin, celles qui structurent l’ensemble de la composition. Je verrai les détails après.

Je place ensuite les zones d’ombre, je pose quelques dégradés, je donne quelques impressions de texture. Toujours au pinceau, uniquement.

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-5 A ce moment-là, je prend mes feutres fins noirs. Ils vont me servir à dessiner les détails trop petits pour le pinceau ou les traits qui nécessitent régularité et précision. Je hachure aussi certaines ombres, je fais des dégradés, j’ajoute des détails.

Je n’ai pas voulu prendre de risque inutile pour la dentition de Bulgor, par exemple, les hachures sur le ranger, les anneaux de son tuyau ou encore les pages du livre.

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-6 Séance délicate de gommage. J’y vais en douceur, à la gomme souple. D’un coup, le dessin devient net, débarrassé de ses impuretés et sa peau est plus lisse. Il paraît plus jeune ! 🙂

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-7 Hop ! Là, je prends mon stylo à encre blanche. Il va me servir à délimiter certaines zones, à détacher certaines formes entre elles, à accentuer les différents plans. Comme pour le plan stellaire holographique du ranger galactique qui est plus visible sans perdre de sa transparence, ou comme la lance bionique de Bulgor qui se détache ainsi mieux de son corps.

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-8 Ça y est, c’est presque fini. Quand je trouve que mon image tient la route, je la passe ensuite sous un logiciel (Photoshop) pour retoucher la profondeur de mes noirs, regler les contrastes et…
Tadaam ! C’est fini ! Voici le Ranger Galactique et Bulgor en train de poser pour la postérité.

Fin !

Cette illustration est issue d’une série que je réalise pour le futur site de Taliesin, association de contes, légendes et jeu de rôle. Bientôt en ligne, bientôt en lien !

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Version humoristique et craquage de slip avec les fidèles Cow et Cliquo !! Bon, là c’est pour se détendre le cerveau. C’est un vrai plaisir de ce parodier !! C’est vrai, ce sont toujours les meilleurs qui se font parodier, alors je me sers moi-même. Mon ego s’en trouve ravi !

Et si ce pas à pas vous a plus, sachez qu’il existe en Bretagne des stages de Bande-dessinées où j’officie. Infos ICI ! (cliquez)

Et des ateliers BD peuvent venir chez vous pour des séances de taille et sujets variés, sur le manga, sur le comics, sur la mise en scène, sur le scénario, sur l’histoire du 9ème art,etc… bref sur toute la BD. Site : les Bédéastes Imageurs.

5 commentaires sur “Cours d’encrage galactique !

  1. Le soucis du papier que tu utilises -papier machine-, c’est que lorsque tu passes au gommage, le crayon pinceau dégage à moitié, ça se voit un peu sur certains traits du dessin!

  2. Bravo !
    Je n’ajouterais qu’une chose : personnellement, j’opte pour la table lumineuse qui permet de décalqué par transparence le crayonné sur une nouvelle feuille lors de l’encrage, ça évite par la suite de gommer sur la feuille encrée, c’est beaucoup plus propre et en plus tu gardes ton crayonné intacte !

  3. Oui, la table lumineuse (simple néon sous plexiglass) est aussi très utile !
    Ca permet de conserver son crayonné et aussi de ne pas avoir peur de rater.

    Ca peut aussi servir à composer une illustr’, à agencer des croquis disparates !

  4. Coucou,

    Je viens de lire avec attention ton ti blog, j’aime beaucoup ce que tu fais. Moi je m’y suis mise y’a 6 mois, autant dire que je nage 😀 mais pas en surface, je ne flotte po encore même 🙂

    Bonne continuation

    Mélou

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